top of page

Châtaignes de novembre

Et vous, châtaignes de novembre,

Si je ne savais que vous êtes les dernières,

Vous ne seriez pour mon palais que de fades copies,

Mauvaises imitations de vos sœurs d'octobre ;

Gonflées d'eau, grignotées par les vers ;

Copies fades et vulgaires.


Mais, puisque vous êtes les dernières,

On vous ramasse délicatement,

Et nos souvenirs déjà s'emplissent de délices.


Pour vous avoir, on scrute, on épie,

On dévisage chaque bogue sans répit,

Des heures durant, sous les feuilles orangées,

Avec la douceur du chirurgien, la patience des chercheurs d'or.

Une pépite est cachée là, dans les piquants, sous les feuilles et la boue.

Votre rareté fait votre prix, châtaignes de novembre !


Paris, le 21 novembre 2016



0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Quand tu étais petit garçon, Tu refusais de dire pardon Et t'enfermais dedans ta chambre, Comme un âne qui se cambre. Patiente, ta mère te laissait faire. Et puis, guettant ton accalmie, Sous un préte

À l'arrêt de bus, vers treize heures trente Patientaient de mauvais gré Les usagers. Onze minutes d'attente : Pour des Parisiens, une éternité. Adrien, joyeux, un peu imbibé, Bonnet vissé sur la tête

bottom of page